Au hasard d’une
discussion récente, nous avons abordé le thème de l’Antiquité. Il m’a alors
appris que tout ce qui avait été écrit à cette époque était disponible
gratuitement sur la filiale de Wikipédia destinée aux livres, Wikibooks. Mais
ce n'est pas parce que ces oeuvres étaient faciles d'accès qu'il les avait lues
pour autant.
Je me souviens
qu’il y a deux ans, il m’avait montré sa dernière acquisition : deux cent
grands classiques de la littérature sur une petite cartouche à insérer dans sa
nintendo DS comme un jeu. Il était ravi. Je l’entends encore m’énumérer les
avantages de ces premiers livres numériques : « j’ai eu deux cent livre
pour le prix de deux ! T’imagines un peu l’économie ? En plus, ça ne
prend pas de place, et plus besoin de tuer des arbres ! ». Il
oubliait sûrement de compter le prix de la console portative dans ses
« économies ». Mais il avait raison sur le massacre des arbres
innocents.
C’était un peu fort
en cacao quand même parce que juste avant de recevoir une DS à noël, il s’était
converti à la religion des "gooks", ces archéologues qui fouillent
les archives des maisons d’éditions à la recherche de pépites oubliées. Leur
nom vient de la contraction de « geek » et de « book ». Il
m’avait montré une de ses trouvailles : « les jardins
statuaires » de Jacques Abeille. « Si tu connais pas, c’est
normal ! L’éditeur qui avait accepté le manuscrit il y a trente ans a fait
faillite avant de publier le livre. Après un autre éditeur l’a repris mais le
manuscrit a été perdu lors d’un incendie. Etc… jusqu’à ce qu’il soit
redécouvert aujourd’hui ». J’ai eu le livre entre les mains. C’est vrai que
c’était du caviar pour bibliophiles : couverture de luxe, gravures
substantielles et une police de caractères particulière, un Pléïade en moins
cher et en plus fantaisiste. Il n’a pas voulu me le prêter :
« regarde la dernière page : le pavé n’a été imprimé qu’à quatre
mille exemplaires. Si jamais tu me le perds, je ne pourrai jamais le
retrouver ».
Et là récemment,
pour son anniversaire, il a eu un Kindle, la liseuse d’Amazon. « Un
livre électronique pour me mettre à la page », comme il le dit, non sans
humour. « En plus, de nos jours plein de livres sont tombés dans le
domaine public du coup je peux les avoir gratuitement ! ». Guy
est tout le temps sur le chat de Facebook. Quand on s’y retrouve et que je lui
demande ce qu’il est en train de faire, il me répond souvent qu'il est en train
de télécharger des livres numériques. Et quand je lui demande de m’en
conseiller, il me répond qu’il n’a pas trop eu le temps de lire depuis un petit
moment.
Au moins, il a lu
des modes d’emploi, ce n’est pas si mal.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire