jeudi 18 octobre 2012

Dissert' de filou

Epreuve du baccalauréat de philosophie 2012

4h
Dissertation
Dans une dissertation structurée, argumentée et en utilisant les notions et concepts vus en cours, vous commenterez la citation suivante :
« j’ai des relation sexuelles payantes mais je ne suis pas une prostituée » Zahia.


Introduction

Zahia s'arracherait sûrement les cheveux, rajouts compris, si elle apprenait que je commence d’emblée par l’introduction. Pas de préléminaires en philo, c’est la règle.

En 2010, Zahia défraie la chronique et les footballeurs se font la belle. Réputée pour avoir les mœurs aussi légères que ses dessous, elle est devenue un personnage mondain à part entière. Zahia est bien plus qu’un être de chair, de sang et de silicone. Mais qui est-elle vraiment ? Pour répondre à cette problématique digne d’un « Public » ou d’un « Closer », nous allons d’abord étudier cette question selon l’approche du doute, nous commencerons ensuite sa psychanalyse, puis, une fois cette dernière terminée dix minutes plus tard, nous terminerons par mettre en parallèle le sens de sa vie avec l’existentialisme au sens sartrien du terme.

I. Le doute

A. Descartes, oui, mais des « visa infinite »

Zahia, par cette remise en question « j’ai des relations sexuelles payantes mais je ne suis pas une prostituée » procède au doute cartésien. Elle n’a probablement pas lu René, mais elle en a beaucoup entendu parler par quelqu’un qui ne l’avait pas lu non plus (« Descartes tes jambes ! » Franck R.). Elle doute, elle suspecte, car c’est son métier d’être sucepisseuse suspicieuse. Elle se permet d’avoir des relations sexuelles tarifées mais en est-elle une prostituée pour autant ? Comme l’écrivait plus ou moins René Descartes, « je doute et si je doute de tout, la seule chose dont je puisse être sûr, c’est que je doute ». Personne n’est sûr de rien, tout ce que l’on sait, c’est qu’elle doute.

B. L’approche relativiste

Au même titre que l’expérience du chat de Schrodinger a vulgarisé la mécanique quantique, le relativisme peut s’expliquer de manière très simple par l’exemple suivant  : « une chaise, c’est un objet sur lequel on s’assoit. Si je m’assois sur une table, ce n’est plus une table, c’est une chaise ». L’approche relativiste définit donc les objets et les individus par ce qu’ils sont effectivement. Ainsi, Si Zahia se fait inviter au restau, c'est une escort. Si elle se fait héberger, c'est une courtisane. Si elle a beaucoup d'amis qui lui paient tout et à qui elle rend des services sexuels occasionnels, c'est une hit-girl. Si elle racole au bois de Boulogne, c'est un trav'. Ce n'est que si toutes ces conditions ne sont pas remplies que l'on peut dire que c'est une prostituée. Ici un arbre de décision serait très utile pour déterminer avec précision la probabilité que Zahia soit effectivement une prostituée. Néanmoins, l’approche relativiste nous permet d’affirmer qu’elle n’en est très probablement pas une.

C. Jean-Baptiste Botule et sa métaphysique du trou

« Par la magie de l’air entre le thé et l’eau, le trou se distingue du tout et en perd la complétude au profit de l’abîme » comme l’écrit de manière limpide dans son dernier ouvrage l'auteur de "La Vie sexuelle d'Emmanuel Kant". « Comment occuper mon petit trou ? » Je suppute que Zahia se pose la question chaque matin au lever. Zahia, assurément, est une métaphysicienne du trou.

II. Zahia, une Lou-Andréas Salomé contemporaine.

A. Freud, gigolo qui s’ignore

C’est bien connu, en psychanalyse les patients alternent entre amour et haine envers leur thérapeute. Et si les clients de Zahia étaient en fait ses patients ? Et si elle était praticienne d’une médecine qui soigne le corps et l’âme, une « médecine douce » comme on dit aujourd’hui voire une « médecine voluptueuse » comme on dira bientôt ? Bien des fois, l’hypnose et la transe ont été (la liaison svp) une voie vers la guérison.

B. La conscience comme principal acquis

Le scandale « Zahia » ayant éclaté, on peut dire que Zahia n’avait aucune conscience professionnelle, mais elle n’en a pas moins une conscience de professionnelle.
Pour revenir à sa citation « j’ai des relations sexuelles payantes mais je ne suis pas une prostituée », Zahia pose le problème de la conscience (un sujet cher à Freud). Je serais ce que j’ai conscience d’être ? « Faux ! » comme dirait Normanfaitdesvidéos.

C. Le refoulement

« Elle a été foulée et refoulée » comme le racontait Franck R. le lendemain de son anniversaire dans les vestiaires du club de foot.
Quoiqu’il en soit, Zahia met le doigt ici sur un autre thème cher à Freud : le refoulement. En refusant d’être une prostituée, Zahia refoule ce statut que la société lui a donné pour s’en abroger un autre. Lequel ? L’avenir nous le dira.

III. Zahia et Sartre

Cette dernière partie sera baclée, parce que l’heure a tourné (elle aussi) et que les surveillants commencent à ramasser les copies.
Zahia se pose la question du sens de sa vie. Ah la question du sens… Dans un contexte différent de celui d'une dissertation de philosophie, je m'autoriserais volontiers quelques grivoiseries salaces. Sans transition, nous allons donc passer à la dernière sous-partie de ce grand trois.
Zahia s’affirme comme une mangeuse, pardon une « manageuse » d’hommes. En management, Zahia, par les multiples sujets qu’elle a traité, représente à elle toute seule un cas d’école. L’un d’entre eux me vient à l’esprit : la gestion de l’entreprise entre souplesse et rigidité. Souplesse pour l’un des organes, rigidité pour l’autre sont les piliers de la réussite d’une affaire, quelle que soit cette affaire, tel est l’enseignement que nous donne Zahia en la matière. "Manager une entreprise, c'est avant tout manager des hommes et des femmes", voilà un des multiples slogans à la con que l'on peut trouver dans les locaux d'une entreprise ou dans les pages de revues telles que "Challenge" ou "Capital". En ce qui concerne le management des hommes, Zahia pourrait inspirer les DRH avec sa version trés personnelle du team building.

Conclusion

Qui peut vraiment savoir ce qu’est Zahia ? Franck R. est probablement l’un des rares à l’avoir sondée mais hélas, sa maîtrise de la langue française ne lui permet pas de répondre. Zahia a une personnalité généreuse, pleine de rebondissements. Aujourd’hui, mannequin, créatice de mode, demain, que sais-je, chanteuse (elle voudrait reprendre le répertoire de Charles Trenet) ou actrice, Zahia n’est assurément pas qu’une prostituée. Je ne terminerai pas cette dissertation sans m’excuser auprès de Charles Trenet pour le jeu de mots que je lui ai fait subir.


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